Thomas Hache (Attribué à) Commode à marqueterie géométrique d’époque Louis XIV
Une magnifique et rare commode vers 17410-1715, en marqueterie de prunier, de noyer, de palissandre, de bois de fils de prunier et de noyer et bois de bout d’Olivier. Le plateau à décor de réserves géométriques, dont un grand rectangle aux coins rabattus avec en son centre un cercle enfermant du palissandre, du noyer, du prunier et des cercles de bois de bout d’olivier, tandis que les quatre écoinçons présentent eux aussi du noyer, du prunier, du palissandre et de bois de bout de bout d’olivier. La bordure du plateau est en bois de fil de prunier. Les côtés proposent une composition bipartite classique avec un losange de frêne plaqué et de larges bandes de poirier. La façade légèrement galbée, ouvrant à quatre tiroirs dont le jeu de filets un peu sévère est atténué par le superbe spectacle des placage de noyer, de prunier et de palissandre. La verticalité des montants arrondis est accentuée par le placage du bois de fil dessinant des chevrons en V et par des filets sombres d’une part et au milieu de chaque montant. Ces filets courent sans interruption du plateau au pied, constante chez les Hache. Les poignées et entrées de serrures en bronze ciselé doré ont la particularité d’avoir été employées par les Hache au début du XVIIIème siècle, que l’ont peu les retrouver sur de nombreux modèles de commodes.
Cette commode d’époque Louis XIV que nous pouvons attribuer à Thomas Hache, est à rapprocher entre autres de la commode présentée dans Le Génie des Hache par Pierre et Françoise Rouge, page 216 numéro 81 aux Éditions Faton. Les montages décrits comme étant ceux des commodes de type IIa et les bronzes ciselés dorés confortent cette attribution.
Dimensions : Hauteur 83 cm – Longueur 127 cm – Profondeur 65 cm.
Thomas HACHE : 28 novembre 1664 – 13 mai 1747.
Son père, Noël Hache, né à Calais vers 1630, effectuait son tour de France de compagnon ébéniste lorsqu’il se Maria à Toulouse, où il s’établit et meurt en 1675.
À son tour Thomas, né à Toulouse commence son périple à travers la France, s’arrête à Grenoble, travaille chez l’ébéniste Michel Chevallier, épouse la fille de ce dernier en 1699.
Suite à la la mort de son beau-père en 1720, il reprend son atelier de la place Claveyson. Un an plus tard, il obtient le brevet de Garde et Ébéniste de la maison de Louis d’Orléans, duc de Chartres, gouverneur du Dauphiné. Avec l’aide de son fils unique, Pierre, qui lui succédera, il fait preuve d’une grande activité mais faute d’estampille, aucune de ses œuvres ne peut être identifiée. Les archives nous apprennent seulement qu’il réalise, en 1744, le buffet d’orgue et les boiseries de la chapelle de chirurgie de l’hôpital tenu par les Pères de la Charité.
On attribue toutefois à Thomas Hache de grandes commodes à deux, trois tiroirs ou quatre tiroirs, aux formes massives, dans le style Louis XIV ou Régence. Elles sont revêtues de marqueteries de bois indigènes, les unes très fines, très serrées, composées de médaillons, de rinceaux, de corbeilles de fleurs dans le goût italien (Hache, avant de gagner Grenoble, avait rencontré des marqueteurs piémontais lors d’un séjour à Chambéry), les autres, plus simples, faites de panneaux de loupe encadrés de filets sur fond de placage uni à la manière dauphinoise. Ces marqueteries de bois régionaux seront reprises par ses successeurs. Il est d’ailleurs probable que certains des meubles datant de la fin de sa carrière ont été exécutés par son fils. Signalons enfin, de Thomas Hache, une petite table octogonale dans le goût du XVIIème siècle, revêtue de marqueterie, pieds balustres tournés réunis par une entretoise, vendue à Clermont-Ferrand le 17 novembre 1988.
Bibliographie :
« Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle », Pierre Kjellberg, Les Éditions de l’Amateur – 2002
« Le Génie des Hache », Pierre Rouge et Françoise Rouge, Éditions Faton.