Serge Belloni Le peintre de Paris (1925-2005) La Rue Piat huile sur toile vers 1960

Serge Belloni Le peintre de Paris (1925-2005) La Rue Piat  huile sur toile vers 1960

 

Serge Belloni surnommé Le Peintre de Paris, consacra sa vie de peintre à retranscrire jour après jour, par tous les temps, le visage de Paris.

 

Avec beaucoup de qualité Serge Belloni, peint une belle Vue de la Rue Piat à Belleville. Il affectionne l’automne, le début de l’hiver ou les arbres dépouillés de leurs feuilles lui permettant de montrer l’architecture et l’âme du beau Paris.

Notre tableau est à rapprocher d’un tableau de Serge Belloni conservé au Musée Carnavalet : Les escaliers de la rue Villin et le clocher de l’église Saint-Joseph des Nations Vers 1960 acquis par le musée en 1962. N° d’inventaire P1991.

 

Dimension sans cadre   : Hauteur 74 cm – Longueur 92 cm.

Dimensions avec cadre : Hauteur 97 cm – Longueur 116 cm.

 

En très bon état de conservation, nous présentons ce tableau dans son état d’usage, servi par un joli cadre en bois à patine dorée.

 

Biographie :

 

Serge Belloni, dit Le Peintre de Paris, est le fils du tapissier Luigi Belloni et de Elvira Belloni née Molinari. Il arrive à Paris en 1933 où il étudie la peinture à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il expose ses toiles à partir de 1946.

 

Premier prix de peinture à Versailles (1949), prix Marie Bashkirtseff (1952), Médaille d’argent de la Ville de Paris, Médaille de vermeil de la Ville de Paris (1980).

 

Serge Belloni est né à Plaisance, en Italie, le 25 février 1925 ; dès son enfance, il vit à Paris, faubourg Saint-Antoine, ou ses parents habitent depuis de de nombreuses années. Son père, artisan, y exerce le métier de tapissier-décorateur.

 

Serge Belloni doit travailler à mi-temps pour payer ses études à l’École des Beaux-Arts ; ce sont des années difficiles huile marqueront. A cette époque, il se lie d’amitié avec Lucien Moretti et Gérard Blondel.

 

Serge Belloni se manifeste très jeune dans des expositions, suivant dès ses débuts un chemin solitaire, loin des groupes de genre.

 

Il organise sa première exposition à Paris, à l’âge. De 21 ans ; dès lors il vivra uniquement, et sans compromis, de sa peinture, en portant, comme il aime à le dire, chaque jour sa croix. Par n’importe quel temps, il peint « sur le motif ». De nombreux voyages en Hollande lui permettent d’étudier, sur place, les secrets des maîtres flamands. Il travaille à la redécouverte des découvertes techniques anciennes qu’il ne cessera plus de perfectionner. Il utilise la technique la peinture à l’œuf.

 

Serge Belloni travaille tous les jours, en toute saison, sans jamais s’arrêter, comme si la vie lui échappait à chaque instant. Ses toiles figurent dans les plus importantes collections : Paris, Milan, Moscou, New-York… 

 

Serge Belloni décède à Menton le 28 octobre 2005.

 

Musées :

 

Musée Carnavalet à Paris ou plusieurs de ces œuvres sont conservées.

Musée CA’ Pesaro à Venise.

 

Bernard de Montgolfier

Inspecteur général des musées de la ville de Paris – Conservateur en chef du musée Carnavalet 

 

            À chaque époque de son histoire, depuis la Renaissance, Paris a trouvé des peintres capables d’en scruter le visage permanent ou fugitif, et de le transmettre à la postérité. Comme on peut le vérifier à Carnavalet, la ville du XVIIe siècle vit pour nous grâce à Abraham de Verwer et d’autres spécialistes du paysage urbain dont les noms ne nous sont pas connus. Le Paris de Louis XV et de Louis XVI a été fidèlement représenté par Grevenbroeck, Raguenet, P.A. de Machy et Hubert Robert. Au temps du romantisme, le spectacle de la capitale a inspiré Bouhot, Canella et beaucoup de petits maîtres, mais aussi Corot et Georges Michel. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Paris a eu certains impressionnistes comme interprètes, à côté de Lépine, Jongkind et d’observateurs comme Jean Béraud et Luigi Loir. Plus près de nous, la tradition a été continuée par Bonnard, Marquet, Utrillo. Il serait dommage que, de nos jours, la dictature de l’art non-figuratif et le recours commode à la photographie – quel que soit l’intérêt de son apport – aient pour effet de dissuader les bons peintres de prendre Paris pour modèle. Le Paris de la seconde moitié du XXe siècle se doit d’avoir lui aussi ses interprètes, car le visage de la ville reste un thème inépuisable et susceptible de maintes variations selon la personnalité des artistes. À la question : pourquoi peindre encore Paris ? que certains peuvent se poser, l’œuvre de Serge Belloni apporte une réponse courageuse et convaincante.

            Né en Italie, Serge Belloni aime planter son chevalet le long des canaux et devant les façades roses de Venise, dont il sait traduire la poésie intemporelle. Il a d’autre part créé un genre, celui des tableaux de fleurs sur fond d’or. Mais c’est visiblement de Paris, où il s’est fixé, qu’il tire le plus volontiers son inspiration. Tout en s’inscrivant sans aucune honte dans la tradition séculaire du paysage urbain, Serge Belloni la rajeunit par la sensibilité personnelle de son regard, un regard attentif où se devine beaucoup d’amour. Beaucoup de lieux parisiens l’ont vu au travail. De Belleville et de Montmartre, de leurs vieux murs et de leurs rues accidentées, il a saisi la poésie discrète et un peu mélancolique. La porte Saint-Denis, la roseraie de Bagatelle, tel vieux bistrot du centre sont parmi les divers sujets qui ont tenté sa curiosité. Mais il ne cache pas sa prédilection pour le paysage qui a toujours fait la gloire de Paris : celui de la Seine avec sa courbe harmonieuse, ses îles et ses rives, avec ses ponts et ses quais, avec les monuments qui en jalonnent le cours depuis Notre-Dame jusqu’à la tour Eiffel. Ce paysage depuis longtemps cher aux peintres, le voici donc encore dans son ampleur et sa grâce, Serge Belloni ayant su y découvrir à son tour l’âme de la ville.

            Il arrive que le printemps, l’été ou l’automne parent de leurs couleurs les sujets choisis par l’artiste. Mais c’est l’hiver qui est, pour Serge Belloni, la vraie saison de Paris. L’hiver, parce qu’il dépouille les arbres, les réduit au fin réseau de leurs branches, et permet ainsi de mieux saisir le subtil accord du ciel, de l’eau et des pierres. L’hiver, parce qu’il donne à la lumière ses variations les plus captivantes, à la couleur ses nuances les plus précieuses. Pour Serge Belloni, le froid, les nuages, la pluie et la neige sont des amis, et il ne met aucune intention morose dans cet attachement. C’est l’hiver qui lui procure l’occasion de mettre en jeu toutes les ressources de son métier de peintre, un beau métier solide et réfléchi, où l’on ne découvre aucune concession aux caprices de la mode.

            Interprète sensible autant que fidèle du paysage parisien, Serge Belloni a sa place légitime dans ce musée consacré au Paris de tous les temps. Il y est présent sous la forme transitoire de cette exposition qu’il a lui-même conçue, à juste titre, comme un « hommage à Paris ». Il y restera de manière durable grâce à des tableaux faisant désormais partie de ses collections : un premier acquis par la Ville dès 1963 ; un autre offert par Mr Jean Griot, et deux que l’établissement doit à la générosité de leur auteur. Qu’il me soit permis de remercier Serge Belloni pour ce don et pour l’aide qu’il a bien voulu apporter à la mise en œuvre d’un projet conforme à la vocation parisienne de Carnavalet.

 

Musée Carnavalet : Hommage à Paris 11 février – 13 avril 1986.

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