Gérald Van der Kemp (1912-2001) Expressionnisme Huile sur toile Nature Morte aux Dahlias 1950
Par ces temps où sa décoration intérieure revêt une grande importance, la vie sera plus belle avec ce superbe tableau d’un homme extraordinaire Gérald Van Der Kemp, surnommé le Sauveur de Versailles.
Nous vous présentons une rare huile sur toile de ce personnage à nul autre pareille qui a dormi avec La Joconde au pied de son lit, qui rêvait d’être peintre, mais qui eut une fabuleuse et brillante carrière en tant que conservateur du Château Versailles et de Giverny.
Une belle et intéressante composition avec cette Nature Morte aux Dahlias, peinte en 1950, qui reprend les codes de la peinture Expressionniste des années 50.
Dimensions sans cadre : Hauteur 99 cm – Longueur 71 cm.
Dimensions avec cadre : Hauteur 111 cm – Longueur 83 cm.
En excellent état de conservation, une petite restauration ancienne est néanmoins à signaler.
Gérald Auffret Van der Kemp, né le 5 mai 1912 à Paris, mort le 28 décembre 2001 à Giverny dans l’Eure, est un conservateur de musée Français.
De 1953 à 1980, il assure la conservation en chef du château de Versailles et des Trianon où il mène des campagnes de restauration et de restitution très remarquées. Dans son action, il bénéficie en particulier du soutien appuyé du Président de la République Française, le général de Gaulle, et de son ministre de la Culture, André Malraux.
Pour trouver les fonds nécessaires à la réalisation de ses projets, Gérald Van der Kemp, personnalité de la vie mondaine parisienne, sollicite ses relations dans la haute société internationale et reçoit le concours de nombreux mécènes et milliardaires américains.
En 1980, après sa retraite, il conduit la restauration de la maison et des jardins de Claude Monet à Giverny à la demande de l’Institut de France dont il est membre.
1912 – 1953 : les débuts
Le Musée du Louvre où Gérald Van der Kemp reçoit sa première affectation à 24 ans, en 1936.
Issu d’une famille originaire des Pays-Bas où, selon ses dires, « coule du sang breton, hollandais, anglais et aussi, en grande quantité, américain », Gérald van der Kemp naît le 5 mai 1912 dans la proche banlieue parisienne, à Charenton-le-Pont. Il grandit dans une folie nantaise, appelée la gentilhommière de la Meslerie, et poursuit ses études secondaires au lycée Georges Clemenceau de Nantes.
La crise de 1929 ruinant ses parents, il part à Paris seul, à dix-sept ans, et tente de survivre en exécutant des caricatures pour les journaux et en préparant l’entrée à l’École des Beaux-arts. Deux années plus tard, en 1931, il se résout à changer d’orientation et s’engage dans la Légion étrangère. Il est affecté au 4e régiment étranger et envoyé au Maroc.
À son retour de la Légion, Gérald van der Kemp s’inscrit à l’Institut d’art et d’archéologie où il a pour condisciple Daniel Wildenstein et suit les cours de l’École du Louvre. Selon Marc Ladreit de Lacharrière, son successeur à l’Académie des Beaux-arts, il obtient ses diplômes d’archéologie et de l’École du Louvre en 1936.
La même année, il est engagé par Henri Verne, directeur des musées nationaux, et devient chargé de mission au département des Dessins et Gravures du Musée du Louvre. Il est chargé de dresser l’inventaire et le catalogue de la collection Rothschild.
Mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, Gérald van der Kemp est versé dans une unité de télégraphie. Fait prisonnier en Normandie, il s’évade le 30 juin 1940 et se retrouve au château de Valençay où a été évacuée en dépôt, aux fins de préservation, une partie des trésors des musées nationaux, la statuaire, dont il a la charge. Cette évacuation a été commencée dès 1939 par Jacques Jaujard, sous-directeur des Musées nationaux (puis directeur de 1940 à 1944), vers des édifices assez vastes et éloignés des villes pour abriter les collections. Le château de Valençay, propriété du duc de Talleyrand, sert donc de dépôt à la statuaire : la Vénus de Milo, la Victoire de Samothrace, le Gladiateur Borghèse, ainsi qu’à une partie des collections des musées Guimet, Cognacq-Jay et Nissim-de-Camondo.
En 1944, il est muté au château de Montal, ou il a la charge des tableaux, autre trésor des musées nationaux, placés là en dépôt. C’est à Montal que Gérald van der Kemp a pu admirer « chaque soir La Joconde au pied de son lit sur un chevalet ». Effectivement, ce chef-d’œuvre est transféré le 14 novembre 1939, sous la surveillance de René Huyghe, à Louvigny (Calvados). Après une halte au château de Chambord le 3 juin 1940, elle séjourne tout l’été dans une propriété privée, l’abbaye de Loc-Dieu, à Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron. Le 3 octobre 1940, elle est entreposée dans les réserves du musée Ingres de Montauban. L’avancée allemande en zone libre amène ensuite à l’abriter au château de Montal (Lot) où elle demeure jusqu’à la fin de la guerre.
En octobre 1945, « en remerciement des services rendus pendant la guerre » explique-t-il à un chroniqueur, Jacques Jaujard le nomme conservateur adjoint au château de Versailles où il seconde le conservateur en chef Charles Mauricheau-Beaupré à partir d’avril 1946.
Le 26 avril 1953, Charles Mauricheau-Beaupré se tue dans un accident de voiture à Moncton, dans la province du Nouveau-Brunswick (Canada). Sur les instances pressantes de Daniel Wildenstein selon ce qu’affirme ce dernier le ministre de l’Éducation Nationale André Marie, et le secrétaire d’État aux Beaux-Arts, André Cornu, nomment Gérald van der Kemp conservateur en chef « faisant fonction » du musée de Versailles le 27 juin 1953. Il sera titularisé à ce poste de conservateur en chef en 1957.
1953 – 1980 : Château de Versailles
« Versailles a été la page la plus glorieuse d’une civilisation à jamais disparue », G. van der Kemp.
Le passage de Gérald van der Kemp à la conservation en chef de Versailles poste qu’il occupera pendant vingt-sept ans marque un tournant majeur dans la communication et la restauration du domaine. Pour certains pays de langue anglaise, il est « le sauveur de Versailles ».
Point d’orgue de la direction de van der Kemp à Versailles, la galerie des Glaces remeublée en 1980.
Réouverture de l’Opéra Royal (1957).
Restitution du Grand Trianon (1966).
Restitution de la Cour de Marbre (1966-1980).
Réouverture du Petit Trianon.
Récupération du site de la Grande Écurie (années 1970).
Travaux d’urgence dans les jardins (années 1970).
Remise en état et ouverture de l’appartement de madame de Maintenon (1975).
Restitution de la Chambre de la Reine (1975).
Transfert du Galerie des Carrosses (1978).
Réformes des services de la conservation et création d’ateliers d’art.
Retour à Versailles des meubles, peintures et objets des Collections Royales. L’immense toile de Véronèse, La Repas chez Simon, réintègre le salon d’Hercule en 1961.
Poursuite d’une œuvre entamée par ses prédécesseurs, le retour des meubles et objets royaux prend une ampleur particulière à l’époque de « VDK ». La première pièce historique majeure à revenir au palais sous son égide est le Bureau du Roi (1957).
Galerie des Glaces. Début des travaux en 1974, inauguration en 1980.
Chambre du Roi.
1980 – 2001 : Giverny
Dès 1976, il conduit la restauration de la maison et des jardins de Claude Monet à Giverny à la demande de l’Académie des Beaux-arts dont il est membre.