Maison Beurdeley – Paire d’appliques aux casques en bronze ciselé et doré de style Louis XVI
Une rare et élégante paire d’appliques dans le style Louis XVI à deux bras de lumière en bronze finement ciselé et doré, le fût en console à décor de griffes d’aigle acérées, surmonté d’un casque à plumet et d’un visage, coupelles et binets à motifs d’entrelacs.
Beau travail Français du XIXème siècle, marques de la Maison Beurdeley et cachet de fonderie Syndicat Des Fabricants De Bronze, Unis France.
Dimensions : Hauteur 40 cm – Largeur 31 cm – Profondeur 15 cm.
Nos appliques sont dans un très bon état de conservation, présentées dans une superbe dorure.
Biographie :
Les Beurdeley constituent l’une des plus importantes dynasties de fabricants de meubles de luxe du XIXe siècle, s’étendant sur trois générations.
Issu d’une famille modeste, Jean Beurdeley (1772–1853) s’établit en 1804 rue Saint Honoré en tant que marchand de curiosités et de meubles fabriqués sur commande par les plus grands artisans et plus tard lui-même.
L’affaire est reprise en 1840, après le déménagement du magasin et de l’atelier au coin de la rue Louis Le Grand et du Boulevard des Italiens, par son fils Louis-Auguste-Alfred Beurdeley (1808-1882). Ce dernier développe considérablement l’affaire qui devient alors un lieu de fabrication de meubles de haut luxe et participe aux premières Expositions Universelles qui ont lieu à Paris en 1855 et 1867, où il remporte une médaille de bronze puis une médaille d’or.
Fournisseur du Garde-Meuble impérial, la maison reçoit plusieurs commandes officielles importantes telles qu’en 1853, à l’occasion du mariage de l’Empereur Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, la création d’un mobilier, également présenté à l’Exposition Universelle de 1855, ainsi que des meubles pour le palais des Tuileries ou le château de Saint-Cloud.
Troisième et dernier de la dynastie, Alfred-Emmanuel-Louis Beurdeley (1847-1919) prend la succession de son père en 1875 après en avoir été le collaborateur. Il conserve le magasin au coin de la rue Louis-le-Grand et du boulevard des Italiens, le fameux Pavillon de Hanovre mais déplace ses ateliers 20 et 24 rue Dautancourt. Il se spécialise dès lors dans la fabrication de meubles de luxe copiés sur des modèles anciens issus du Mobilier National mais présentant de subtils variants, réalise aussi quelques meubles originaux et se démarque pour sa qualité de bronzier hors pair.
Ses participations aux Expositions Universelles sont elles aussi couronnées de succès, il remporte en 1878 à Paris, une nouvelle médaille d’or et est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1883 à Amsterdam. Il expose à nouveau à Paris en 1889 et pour la dernière fois à Chicago en 1893 où il présente une copie du bureau du roi d’Œben et Risener.
Grâce à ces récompenses, la renommée de son travail s’exporte à l’étranger, la maison ainsi mondialement reconnue reçoit, après les commandes royales et impériales, celles de riches industriels américains à l’instar des Vanderbilt installés à New York où une boutique est ouverte.
Cornelius Vanderbilt II acheta la demeure de son grand-père à New York en 1877 et dès le début des années 1890 lança un ambitieux travail de rénovation et d’agrandissement massif faisant appel aux meilleurs artisans du monde. Alfred-Emmanuel Beurdeley fut donc commissionné pour la création du mobilier et de divers objets d’art pour meubler la nouvelle demeure de Manhattan mais également le cottage de Newport. Il réalisa ainsi, entre autres, pour l’homme d’affaires, une copie de la paire de consoles d’après Georges Jacob pour le comte d’Artois, une copie de la table de Marie-Antoinette et une cheminée inspirée du modèle de Pierre Contant d’Ivry pour le salon de la duchesse d’Orléans au Palais Royal, datant de 1752 – 1753.
L’aventure américaine du début des années 1890 marque la fin de la maison Beurdeley, puisqu’ Alfred-Emmanuel liquide son entreprise en 1895. Une grande partie des meubles et des œuvres d’art est dispersée aux enchères entre 1897 et 1898, tandis que le reste est conservé pour meubler son hôtel particulier de la rue de Clichy. Amateur d’œuvres d’art et grand collectionneur érudit, sa collection de gravures était l’une des plus importante d’Europe à la fin du XIXe siècle comptant plus de 28 000 estampes. Il en vend une partie en 1888 composée d’environ 6000 dessins d’architecture à l’Académie centrale du dessin technique à Saint Pétersbourg, aujourd’hui conservée au musée de l’Ermitage.
Bibliographie :
Camille Mestdagh, L’ameublement d’art Français, 1850-1900, Paris,2010, p.128-129.
Christopher Payne, Paris, la quintessence du meuble au XIXème siècle, Saint-Remy-en-l’Eau, editions Monelle Hayot, 2018, p266-275
Michael C. Kathrens, Great Houses of New York : 1880-1930,New York, 2005, pp. 38-4
Site internet Marc Maison : https://www.marcmaison.fr/architectural-antiques-resources/beurdeley